La plaine de Kibiji se dévoile lors d'un parcours à vélo que j'ai repéré dans un guide de voyage. Il permet de découvrir ce qui était autrefois le royaume de Kibi au IVe siècle. Ce jeudi 15 juin 2023, la météo s'annonce incertaine avec possiblement de la pluie, mais j'ai tout de même envie d'une journée plus nature, loin des boutiques souvenirs. Je décide donc de me rendre en train au point de départ de ce parcours, mais d'en faire une partie seulement car je préfère marcher. La voie de chemin de fer n'étant pas loin, il y a la possibilité de faire un petit crochet pour prendre le train à différentes étapes.
L'ancien royaume de Kibi est célèbre pour la légende du prince Kibitsuhito qui aurait vaincu un ogre et ainsi pacifié la région. Cette histoire serait à l'origine de la légende de Momotarô. Partons à la découverte de ce passé héroïque !
Première visite au point de départ, situé à la gare de Bizen Ichinomiya : le sanctuaire Kibitsuhiko.
Avant de se lancer au combat, le prince aurait prié à l'emplacement de l'actuel sanctuaire Kibitsuhito qui a été construit en 1697 en l'honneur du prince.
C'est le milieu de matinée, il n'y a pas grand monde. L'atmosphère est calme et solennelle. Le sanctuaire est situé au pied d'une vaste forêt. Ici, on ressent particulièrement le lien sacré qui unit le shintoïsme et la nature.
Je pensais que cette journées randonnée serait aussi une pause dans les dépenses... Que nenni ! Regardez moi tous ces omikujis qui me tendent les bras ! Il y a toute la famille : Momotarô, ses deux parents, ses compères le chien, le singe et le faisan, et le démon tout sourire d'avoir été vaincu par notre héros ! J'ai craqué (mais je n'en ai pris que 5. Est-ce qu'il y ne serait-ce qu'un seul 大吉 Dai kichi dans le lot ?).
Après toutes ces émotions il est temps de se lancer sur la route ! Je suis le parcours cyclable qui est très bien indiqué. Je vous l'annonce tout de suite : le parcours est très monotone. Au début j'étais charmée par ces petits chemins qui passent entre les rizières, mais au bout d'un moment.... Des rizières à perte de vue, c'est lassant. Il y avait aussi des tumulus de l'époque du royaume de Kibi et une grande pagode à visiter mais... J'ai suivi le parcours cyclable et je n'ai pas pensé à faire de détours. Je pensai que tout était sur le parcours ou que ce serait indiqué. Dommage.
Je me suis tout de même rendue au sanctuaire Kibitsu, qui est lui aussi un sanctuaire très important de la région, situé 2 km plus loin. C'est ici que le prince aurait crevé l'oeil à l'ogre et l'aurait vaincu !
Reconstruit en 1425, le bâtiment principal a été reconnu Trésor National.
Depuis le bas des marches, le point de vue sur la grande porte en bois est impressionnant. Le parcours est original car on passe sous un porche en bois pour rejoindre les différents points d'intérêts du sanctuaire.
Il y a un joli parcours qui grimpe dans la forêt, ponctué de nombreux あじさい hortensias.
Dans ce sanctuaire également mon portefeuille n'est pas resté au fond de mon sac. Je ne pouvais pas repartir sans Ema à l'effigie de Momotarô !
Il y avait un troisième sanctuaire lié à la légende du prince Kibitsuhito, mais il fallait faire un petit détour, j'en avais plein les pattes il commençait à faire très chaud, je n'ai pas eu le courage d'y aller. Au vu de ce qu'a été le reste de ma journée, j'aurais pu le faire ce détour...
À partir de là mon enthousiasme commence à flancher.
Je poursuis la randonnée, avec toujours des rizières, des rizières, des rizières... Marcher sur de petits chemins goudronnés, sous une chaleur moite et un paysage monotone... Finalement cela m'a plus fatiguée qu'une rando qui grimpe en montagne ! Je suis la carte pour rejoindre une gare. Et je rate le train que je vois partir devant moi.... Une heure d'attente pour le prochain.
Alors là c'est le moment où j'ai commencé à vraiment regretter de ne pas avoir fait un autre choix de visite pour cette journée. Que faire ? Il est juste 14h30. Il est trop tard pour prendre le bateau et me rendre sur une île, Okayama la ville la plus proche ne m'intéresse pas tellement... Ce n'est pas simple de trouver quoi faire au dernier moment sans préparation, sans guide de voyage sous la main.
Finalement je décide de retourner à Kurashiki. Oui, Kurashiki ! Pour me rendre au Nihon Kyodo Gangukan (le musée des jouets traditionnels). C'était vraiment très juste. En marchant très vite depuis la gare je pouvais espérer arriver à 16h15 au musée qui ferme à 17h. Un plan vraiment moyen sachant que dans ce genre de musée je reste au moins une heure.
J'arrive donc à Kurashiki mais tout en marchant j'abandonne cette idée. Mais je retourne quand même dans le quartier historique dans l'idée de prendre une glace ou un goûter...
Et comme vous pouvez le voir sur les photos, il faisait un temps magnifique en cette fin d'après midi.
Mais finalement rien ne m'a fait envie j'ai juste fait un tour inutile et je suis rentrée dans un train bondé. Vous l'aurez compris je crois, je reste assez déçue par cette journée. Alors je pense à mes Omikujis et mes Ema pour me consoler !
Parlons japonais !
Dans le sanctuaire Kibitsuhito un monsieur m'a abordé alors que je me jetais sur les omikujis Momotarô. On a échangé quelques mots de présentation et je découvre que ce monsieur s'intéresse à la France et parle un peu français ! Je n'ai pas pu juger de son niveau car nous avons parlé japonais mais j'ai apprécié cet échange car il parlait clairement et simplement. C'était une personne assez âgée, alors ses références françaises datent un peu : Alain Delon, Jane Birkin, Charles Gainsbourg. Il m'a cité aussi Balzac qu'il a lu (en japonais). La culture française d'aujourd'hui peine à rayonner ?
Nous avons donc parlé cinéma et littérature c'était très sympathique. En se quittant, je l'ai encouragé à continuer d'apprendre le français même si la prononciation et l'écriture sont difficiles !
またね。
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